• Le langage à l'élémentaire

     

    Rôle de l’enseignant 

    Il ne doit pas remettre systématiquement en question une prononciation, une formulation inexacte si le propos reste compréhensible. Il doit avoir une prononciation claire et correcte, donner des énoncés précis et n’avoir jamais un langage familier. Il doit faire reformuler ou reformuler lui-même les phrases imprécises ou maladroites. Il doit leur apprendre à s’interroger sur les différents usages de la langue. Il doit instaurer des moments de langage particuliers, ne pas rééduquer à la place de l’orthophoniste, encourager les progrès, travailler à la compréhension orale. L’adulte étaye les découvertes de l’enfant, il soutient l’intérêt de l’enfant par rapport à la tâche, il s’assure qu’il ne s’écarte pas du but de la tâche, il simplifie la tâche et réduit ainsi la liberté de l’enfant , il attire l’attention sur les éléments pertinents, il évite à l’enfant le sentiment de démotivation si la tâche est trop dure en rectifiant l’énoncé, il peut enfin l’aider à la finir.

    L’enseignant doit repérer le  type de trouble et s’il est associé à un autre trouble. Devant un enfant qui parle mal, on va évaluer : le niveau de trouble (phonologique, pragmatique, syntaxique, sémantique), si le trouble touche l’expression, la compréhension. Il faut distinguer s’il s’agit d’un retard ou d’une pathologie. Si l’enfant ne s’exprime pas, l’enseignant analyse la situation en équipe, questionne la famille, interpelle le réseau d’aide. Vers 5 à 6 ans, il faut penser à une rééducation du langage. Un dépistage médical doit être effectué.

    • Trouble d’ordre pragmatique : l’enfant éprouve des difficultés à utiliser le langage comme acte de communication
    • Trouble d’ordre sémantique : erreur de langage dans la désignation d’image (front pour tête) ou des approximations
    • Trouve d’ordre syntaxique : omission de préposition, pronoms, mots fonctionnels.
    • Trouble d’ordre phonologique : mauvaise articulation, remplacement ou suppression des phonèmes. Dû à un mauvais placement de la langue, immaturité des organes phonateurs, audition.
    • Le retard de parole : décalage par rapport aux normes mais l’enfant ne présente pas de difficulté d’élocution, les mots sont déformés ou tronqués
    • Le retard de langage : l’enfant inverse les mots, utilise mal la conjugaison, les pluriels, mais il n’a pas de trouble de compréhension.
    • Les dysphasies : regroupent un grand nombre de difficultés du langage, allant du retard qui ne s’améliore pas à une absence totale. Elles perdurent après 6 ans. Il provoque des écarts avec les autres enfants et interfère avec le développement cognitif. C’est une pathologie
    • Le bredouillement : quand il veut parler trop vite, il se corrige facilement en faisant parler lentement l’enfant
    • Le bégaiement : quand l’enfant ne peut pas prononcer certains sons ou en répète
    • Le mutisme : refus ou impossibilité de parler. C’est un trouble psychopathologique qui apparait vers 5- 7 ans.

     

    Le langage ne sert pas seulement à raconter ou décrire, il sert aussi à faire des demandes, donner son avis, remercier … c’est un acte de langage. Une demande peut échouer si le locuteur ne s’exprime pas ou mal, ou si le destinataire ne comprend pas. Les actes de langage peuvent être des actes sociaux (se présenter, remercier, s’excuser…) ou des actes concernant la communication (informer, nommer, définir …).

    Compétences à acquérir

    • L’écoute
    • L’expression orale : le locuteur exprime ce qu’il pense
    • L’interlocution : plusieurs interventions créant la dynamique du dialogue
    • Compétence psychologique : intervient la représentation de l’autre, il faut oser parler, maitriser sa voix
    • Compétence pragmatique : comprendre l’enjeu
    • Compétence référentielle : gérer le contenu du message
    • Compétence discursive : connaitre les modèles langagiers
    • Compétence linguistique : maitriser les formes linguistiques, la prononciation
    • Compétence métalinguistique : s’assurer de la compréhension de son message

     

    La maitrise de l’oral conditionne celle de l’écrit et influe sur les apprentissages. L’école pour objectif d’améliorer les compétences langagières de l’enfant et  demande un oral scriptural avec des phrases complètes et un vocabulaire précis et adapté. Enseigner l’oral est difficile, il est souvent réduit aux mêmes types d’activités : réciter, raconter une histoire, décrire. On peut répartir ses objectifs en trois axes :

    • Enseigner l’oral pour lui-même : l’oral est un objet d’apprentissage.
    • Aspect locutoire : bien prononcer, bien articuler, gestuelle, débit … travaillés dans des exercices spécifiques comme la récitation, le théâtre, la lecture expressive
    • Aspect linguistique : précision lexicale, syntaxe, travaillés dans des jeux de rôles
    • Aspect discursifs : décrire, expliquer, argumenter, travaillés dans les discours explicatifs
    • Aspect générique : exposé, interviewer
    • Aspect communicationnels : intervenir, réagir, participer. Travaillés dans les projets, les débats
    • Oral comme moyen des apprentissages : il permet d’apprendre et montrer que l’on a compris. Il joue un rôle central dans toutes les disciplines, les élèves sont obligés dans des situations fonctionnelles de préciser leur pensée, d’argumenter, d’expliquer, de convaincre.
    • Oral comme fonction socialisante : cet axe peut être travaillé dans des situations spécifiques : projets, travail de groupe, vie dans la classe (conseil de classe). C’est un oral en rapport avec la citoyenneté qui vise à résoudre les conflits.

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :